L’agenda d’AgeingFit 2017 est sorti !

Découvrez les détails de cette première édition :

  • Parcours de conférences et intervenants
  • Agenda des 2 jours
  • Evénement partenaire : le Congrès interrégional et Transfrontalier de Gérontologie
  • Les organisateurs

Interview de Serge de Kerf, membre du Comité Stratégique d’AgeingFit et Vice Président Sénior Benelux « Séniors » et « Ecoles » chez Sodexo.

Vous êtes un expert du domaine de la Silver Economie, comment imaginez-vous l’évolution du secteur dans les dix prochaines années ?

Le vieillissement aura probablement différents aspects en fonction de notre pays de résidence, même si nous vivrons au sein d’une Europe « unifiée ».

De manière générale, je vois 3 étapes majeures dans le processus global du vieillissement :

  • être actif et en bonne santé
  • souffrir d’une légère perte d’autonomie
  • être dépendant

En fonction de la catégorie dans laquelle le sénior se situe, son évolution sera complètement différente.

Dans le premier cas, la contrainte pourrait être la situation financière de la personne âgée, bien que les gouvernements européens seraient en capacité d’assurer et financer le maintien à domicile des personnes en bonne santé tout en préservant leur qualité de vie. Pour ceux nécessitant une aide aux tâches ménagères, le maintien à domicile serait également la solution à envisager. Les systèmes de services à domicile et soins à domicile sont de plus en plus développés et accessibles pour la plupart des séniors concernés.

L’obstacle majeur dans notre système sera celui des maisons de retraite spécialisées, et plus particulièrement la caractérisation de la démarche à suivre par les gouvernements locaux pour parvenir à faire face à ce problème.

Dans 10 ans, nous pouvons imaginer que les séniors ne viennent vivre dans ces maisons spécialisées qu’au dernier stade de leur vie. Cela implique cependant une dépendance plus importante et des soins très spécialisés et coûteux.

Déterminer la manière dont les gouvernements feront face à ces dépenses exponentielles et tester les limites financières de la solidarité de la société avec ces personnes âgées et très dépendantes sera alors le plus grand enjeu de notre système social. Rappelons que dans les 2 dernières années de vie, nous dépensons en général plus de 80% du coût total des dépenses santé  d’une vie entière.

Certains pays européens ont engagé les débats autour de la limite à ne pas franchir pour pouvoir continuer à fournir les traitements médicaux coûteux et adaptés à ces séniors dépendants. Je crains que les politiques ne voient le vieillissement comme un problème de coûts et non pas comme un enjeu de qualité de vie. Par conséquent il est capital d’inventer de nouveaux modèles et technologies innovants qui rendront la prise en charge et le traitement moins coûteux.

Pour ce faire, favoriser les collaborations entres les politiques, les acteurs de l’innovation et les experts industriels revêt une importance capitale.  Il faut que la priorité soit donnée au maintien de la qualité de vie des séniors.

 

Comment une enseigne ciblant le grand public comme Sodexo s’est-elle adaptée à la demande du marché des seniors ?

En tant que fournisseur de services ayant pour objectif d’améliorer la qualité de vie, nous réinventons constamment nos offres.

Nous avons une large gamme d’offres traiteur adaptées, des offres bien-être et une gamme complète de services pour les établissements d’accueil de la personne âgée ou pour le maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie ou atteintes de démence.

 

Etes-vous impliqué dans des collaborations afin de cibler ce marché ? Avec des professionnels de santé, de l’industrie alimentaire ?

En effet, nous avons noué de tels partenariats. Prenons pour exemple notre partenariat avec l’Association Européenne et Internationale des Maisons de retraite et Soins à domicile (EAHSA). Nous investissons également dans la recherche avec LeadingAge, le partenaire industriel majeur aux Etats-Unis pour les professionnels du secteur.

A l’avenir, nous allons très certainement intensifier ces contacts et mettre en place des collaborations plus importantes avec les principaux professionnels de santé et partenaires industriels. De plus, nous avons notre propre institut destiné à la recherche et à la publication autour de la qualité de vie.

 

Quelle place pensez-vous que l’innovation a dans l’accès au marché des séniors ?

L’innovation va nous permettre de nous diversifier de plus en plus dans un environnement très compétitif. Aujourd’hui, nous nous focalisons surtout sur des innovations internes, venant de nos équipes sur le terrain. A l’avenir, nous allons probablement intégrer des innovations techniques dans notre offre globale destinée aux séniors.

 

Pensez-vous que les lois existantes sont adaptées à ce secteur ?

Le fait que les lois soient adaptées ou non ne m’inquiète pas. Ce que je crains plus, c’est la multiplication de ces lois que les gouvernements imposent sans fournir le financement adapté et nécessaire.

 

La convention d’affaires AgeingFit est un événement unique, qui créé un cadre d’échanges pour favoriser les collaborations et accélérer l’innovation entre les chercheurs, les investisseurs, les acheteurs et les utilisateurs du secteur. Qu’attendez-vous d’un tel événement ?

Je tiens à ce que les chercheurs et entrepreneurs désireux d’investir dans le secteur du vieillissement participent à cet événement. AgeingFit est un cadre unique leur permettant de présenter leurs idées et produits et de créer des collaborations avec des partenaires industriels réceptifs et ayant la volonté de s’engager dans le secteur de la Silver Santé.